jeudi 29 mai 2008

Condamné à méditer

Il a bousculé un copain à la récréation, papoté avec sa voisine ou encore exercé ses talents d’artiste sur les vêtements d’un comparse.
Parce qu’il a fait une bêtise certes avouable mais répréhensible, le jeune espiègle de sept ans, condamné à méditer sur sa condition, est assis là, sur ce que son maître nomme joliment la chaise du Penseur

dimanche 25 mai 2008

Clopin-clopant

Clopin-clopant, je vais, c’est sûr, à contretemps

Car boitiller est disgracieux, assurément.

Cahin-caha, je m’achemine péniblement

Vers la cible que je vise opiniâtrement.

Avec un rythme syncopé

Que je préfèrerais chaloupé,

J’y arriverai, je me le jure,

À retrouver ma fière allure !

vendredi 16 mai 2008

De quel droit parlons-nous ?

Une fâcheuse confusion n’est-elle pas en train de germer dans les esprits ?
Selon Robert, « la grève est la cessation volontaire et collective du travail, décidée par les salariés dans un but revendicatif et entraînant la suppression du salaire pendant cette période ». Le gréviste exerce son droit contre son employeur.
Pourquoi ce droit de grève tout à fait légitime est-il désormais interprété comme le droit d’enquiquiner, et même de léser, le maximum de personnes ?

mercredi 14 mai 2008

Ma deuxième chance

Vous le savez bien, cher lecteur : lorsque vous avez besoin d’un renseignement, vous avez parfois du mal à l’obtenir… quand vous avez la chance d’y parvenir, bien sûr !
Vous tombez sur une musique d’attente qui vous rend sourd ou fou.
Vous poireautez durant des minutes qui ont un goût d’éternité pendant que votre interlocuteur recherche désespérément une réponse à vous offrir, réponse qui en général ne vous sied guère.
Un répondeur vous enjoint de laisser votre message après le pléonastique bip sonore .
Une voix suave au bout du fil vous demande de rappeler ultérieurement car toutes les lignes sont encombrées.
Vous ne tombez pas sur le bon interlocuteur qui est évidemment en réunion.
La personne qui vous écoute est charmante, attentive et disponible, donc vous êtes en confiance et prenez le temps d’expliquer clairement l’objet de votre appel, mais malheureusement, elle ne peut rien pour vous et sa collègue, qui évidemment est absente, s’occupera de votre cas dès son retour…
Exaspéré, dépité, écœuré, vous restez avec votre question en suspens. C’est alors que la sonnerie du téléphone vient interrompre votre cogitation empreinte de courroux. Pas de numéro qui s’affiche, juste des étoiles. Vous décrochez tout de même, celui qui vous appelle est peut-être sur la liste rouge.
- Bonjour, vous êtes bien madame Tartempion ?
- Oui.
- Madame, j’ai le très grand plaisir de vous apprendre que vous venez de gagner un magnifique cadeau. Vous avez en effet été sélectionnée, vous et votre mari, parmi des couples de plus de 50 ans, pour participer à notre jeu. Vous êtes contente, n’est-ce pas ?
Gloups ! Après un rapide calcul, je suis née en 1966. Si le compte est bon, j’ai donc 42 ans et je ne fais hélas pas partie des heureux élus. Je m’apprête à répliquer à la voix masculine et nasillarde qu’elle commet une erreur mais voilà qu’elle me raccroche au nez ! Même pas le temps de m’expliquer !
Le lendemain matin, rebelote, le téléphone sonne à nouveau, avec ses étoiles. Je suis joueuse, je décroche.
- Bonjour madame, j’ai l’immense plaisir de vous informer que vous venez de gagner un magnifique cadeau, vous et votre époux, car vous êtes un couple de plus de 50 ans.
Cette fois, la voix est posée, enjouée et féminine. Je la tiens, ma revanche ! J’interromps sans vergogne le flot de paroles qu’elle débite et je m’entends lui répondre :
- Sachez, madame, que je suis loin d’avoir atteint cet âge… canonique !
Mon interlocutrice, visiblement contrite, se confond en excuses et bafouille qu’elle a dû se tromper de numéro.
Sa gêne ne m’émeut guère et moi, je suis bien contente : je l’ai eue, ma deuxième chance !

lundi 12 mai 2008

Le lundi au soleil





Il fait beau et chaud, le soleil est franc, le ciel est bleu, les oiseaux poussent une chansonnette mélodieuse : une carte postale plus vraie que nature ! Une brise légère vient secouer mollement les feuilles naissantes des chênes… Les transats bicolores sont sortis, moi avachie sur l’un d’entre eux… L’envie soudaine de ne rien faire me gagne, l’assoupissement me guette sournoisement… Je me surprends à rêver que mon cerveau va faire une pause, que je vais m’arrêter de penser quelques instants… Comme il est doux de paresser alors que d’autres s’agitent autour de soi, d’autres qui reçoivent, qui malmènent leur barbecue à peine sorti d’un long sommeil hivernal, qui s’esclaffent en famille… d’autres qui s’activent car il faut profiter du beau temps pour dépoussiérer, épousseter, récurer, laver à grande eau, sécher… La prudence s’impose, il ne faut pas manquer le coche, demain sera un autre jour et peut-être pleuvra-t-il…
Eh bien non ! je n’ai pas réussi à débrancher mon cerveau ! Je me prélasse toutefois avec une délectation non feinte. Et je me dis que j’ai bien de la chance de déguster cette journée radieuse quand d’autres travaillent, quand mes pauvres élèves révisent… Drôle de lundi, férié pour les uns, mais pas pour les autres. Drôle de sensation, d’être là et ailleurs… Un lundi ambivalent, différent des autres lundis souvent mal-aimés… Un lundi au soleil qui fait mentir la chanson…