jeudi 20 janvier 2011

Il se peut...


Il se peut qu’un matin tu t’en ailles, tes rêves en bandoulière,
Que tes pas, peu à peu, te guident vers un ailleurs,
Vers une terre dont tu ignores jusqu’à l’existence,
Avec pour seule boussole, ta jeunesse insouciante.

Il se peut que l’étoile, qui brille dans tes yeux,
T’ouvre la voie d’un bonheur
Que petit à petit tu te construiras.

Il se peut que tu te laisses enivrer par son parfum troublant,
Que tu en oublies ton bonheur d’antan,
Que le nouveau efface de ta mémoire
Ces instants si précieux, si fragiles et éphémères,
Vécus il y a bien longtemps.


Il se peut que de temps en temps
Tu jettes par-dessus ton épaule, tout doucement,
Un regard vers l’autre rive, là-bas, au loin,
Et que ton sourire, si lumineux, si touchant,
Inonde de son halo de tendresse,
Les vestiges de ton enfance, indéfectiblement vivants...

lundi 17 janvier 2011

On a les rêves de son milieu...



Propos entendus ce matin : « on a les rêves de son milieu ».
Cette phrase, tenue par une femme investie dans la défense du « peuple », des « petites gens », me dérange énormément. Comment peut-on affirmer avec autant d’aplomb que l’origine sociale d’un individu le conditionne à rêver de la manière propre à son milieu (si elle existe !) ? Pourquoi un fils d’ouvrier devrait-il se contenter des rêves de ses parents ou de ses aïeux ? Pourquoi un gamin issu d’une famille plus aisée devrait-il forcément rêver plus grand, plus haut, plus cher, que le précédent ? Le rêve est liberté ou cauchemar, folie ou douceur, chimère ou idéal, souffle créateur ou fantasme… Il appartient à tout le monde, il n’a pas de sexe, de couleur, d’âge ni de milieu. On le réalise un jour ou jamais. Peu importe ! « On a les rêves de son milieu » : décidément, je trouve cette formule lapidaire navrante et désespérante à souhait. Cette manie de vouloir faire entrer les gens dans des cases, de les classer pour mieux les disséquer, ne peut ni ne doit atteindre les rêves. Chacun, d’où qu’il vienne, rêve ce qu’il veut. Moi, je rêve, demain matin, en écoutant les infos, de déjeuner en paix !

lundi 3 janvier 2011

Combien ?

Louer un ami… Non, il ne s’agit pas de vanter l’ami en question, de l’encenser, mais bien de l’acheter !
J’ai découvert ce service tout à l’heure, en écoutant les informations. Et j’avoue en être restée coite. Notre société de consommation ne jure que par les espèces sonnantes et trébuchantes, le fric, le CAC 40, les stock-options, les billets qui n’ont rien de doux : ses « valeurs » n’ont pas grand-chose à voir avec une quelconque éthique. Et voilà maintenant qu’on peut louer les services d’un ami pour quelques heures, "en tout bien tout honneur", ajouta finement le journaliste… Merci pour cette précision !
Je croyais naïvement que l’amitié n’avait pas de prix… Je dois être d’une autre époque…