lundi 20 avril 2009

Le silence est d'or

Besoin de silence, pour retrouver mes mots,
Besoin de quiétude, pour écouter le silence,
Besoin de solitude, pour revenir aux sources.
À ceux qui discourent pendant des heures, je leur demande une pause.
À ceux qui passent leur temps à bavasser, qui ont toujours un avis sur tout et sur rien, chut !
Débranchez, éteignez tout ! Cessez ce bruit de fond incessant !
La nature a horreur du vide, l’homme a peur du silence.
Que craint-il donc ? d’entendre les palpitations de son cœur, les battements de ses cils, des sons qui n’appartiennent qu’à lui ? de se retrouver seul face à ses pensées, ses angoisses, ses remords, ses turbulences internes ? de se perdre dans une sorte de nuit, d’inconnu, de monde hostile, et d’en être captif ?
Faire du bruit, parler, parler, parler… serait donc sécurisant. Telle une musique d’ambiance, la parole serait un antidote à la peur. Et si nous tentions, momentanément, un silence partagé ? Car le silence n’est pas forcément solitaire, pas nécessairement lourd de sous-entendus. Il est aussi régénérateur, il favorise l’écoute. Il permet de faire une provision de sens et de force, de reprendre son souffle pour mieux affronter le bruit de la vie quotidienne. De temps en temps, osons plonger dans le silence. Laissons-nous guider par notre intériorité. Le silence est un refuge salutaire, une étape nécessaire pour se retrouver soi et écouter l’autre.

Mieux se taire pour mieux se dire,
Mieux se taire pour rétablir le contact,
Mieux se taire pour se comprendre … et s’entendre.

lundi 6 avril 2009

Mots et musiques du bout du monde

Vendredi, là où la terre cède sa place à l’océan, trois artistes amateurs ont ravi quelques spectateurs, amateurs eux aussi, bien décidés à partager ensemble leur amour de la poésie et de la musique. Trois artistes amateurs, au sens noble du terme : trois personnes qui aiment l’art et exercent leur talent, naturellement, avec leur cœur. À l’initiative de la représentation, une femme éprise de poésie, poésie qui est à la fois son moyen d’expression, son oxygène, sa manière à elle d’exister et de voyager.
Ses mots, tout simples, célèbrent une Bretagne séduisante et rude à la fois, parlent d’amour, d’hommes et de femmes ancrés dans leur solitude, dans leur culture (sans jeu de mots !), viscéralement attachés à leur lopin de terre. Les mots, elle les met en scène, elle les fait chanter, elle les met en musique : comme elle aime à le raconter, un poème tout nu l’ennuie, de même qu’une musique sans paroles. Alors, elle habille ses mots d’une mélodie toute simple, teintée de sonorités bretonnes. Mieux encore, elle leur offre la chair et le sang, pour qu’ils parlent à ses auditeurs, pour qu’ils s’impriment dans leur cœur.
Portés par un luthier-guitariste et un musicien qui manie tour à tour, avec la même aisance, la flûte, la guitare, l’accordéon… ou le tracteur – car l’homme a de l’humour –, les poèmes de Françoise deviennent chansons, ses mots s’envolent au gré des vents.
Pour moi qui ne suis pas bretonne, partager, l’espace d’une soirée, des poèmes et des musiques de façon aussi simple, aussi authentique, m’aide à mieux comprendre cette culture si particulière. Je ne me sens pas bretonne, mes racines sont ailleurs, mais je prends plaisir à me laisser guider au cœur de cette contrée du bout du monde…