jeudi 5 novembre 2009

De l'air !

D’ordinaire, le vent m’agace et m’électrise. Je le déteste par-dessus tout quand Il montre son visage nocturne : il me tient éveillée, m’oblige à l’écouter, me rend nerveuse sans que je sache vraiment pourquoi. Il secoue ma fenêtre, s’engouffre dans le moindre interstice effrontément, avec un sifflement parfois lugubre. Il ricane, s’amuse du désordre qu’il provoque et souvent ne s’apaise qu’au petit matin, juste pour me laisser fermer les yeux, enfin délivrée, pendant une heure ou deux.
Cependant, ces jours et ces nuits-ci, je le remercie, le vent. Tel un grand éclat de rire, il vient secouer mes inquiétudes, il fait le ménage en moi, me dépoussière, me vaccine contre ces maux que sont l’angoisse ou la colère larvée. Ce vent purgatif, cathartique même, j’en ai vraiment besoin. Quand il s’accompagne de violentes trombes d’eau, il rafraîchit mes idées et emporte avec lui des lambeaux de ce courroux qui me ronge. Des lambeaux seulement, car dès qu’il s’affaiblit, ce vent si salutaire laisse la place à une accalmie trompeuse, qui ne demande qu’à se nourrir de tourments et de non-dits destructeurs.
Une envie forte de ménage d’automne me taraude. Une envie de changer d’air, mais pas de jouer la fille de l’air et m’enfuir, ni de brasser de l’air jusqu’à l’épuisement. Non, plutôt la volonté d’assainir l’air que je respire, de le purifier pour m’y sentir libre. Le courage d’exprimer à voix haute et intelligible, tant qu’il en est encore temps, ce que je pense être juste. Le courage d’abandonner provisoirement ma plume pour faire entendre ma voix… d'affronter le mensonge et la mauvaise foi pour faire éclater la vérité... Avec un bon bol d’air, ce devrait être possible !