lundi 21 décembre 2009

Neige


Cette petite ville endormie sous sa couette neigeuse…
Cette atmosphère cotonneuse, si inhabituelle ici…
Cette joie enfantine qui nous sort du lit et nous incite à enfoncer nos semelles dans la neige, à écouter les crissements soyeux sous nos pas…
Ces arbres et ces arbustes lourds de cette ouate qui les a surpris pendant leur sommeil…
Ce soleil timide qui vient réchauffer doucement la nature engourdie…
Ces enfants qui peuvent enfin dévaler la rue principale sur une luge improvisée…
Ces rires qui tout à coup viennent crever cette ambiance feutrée…
Des instants magiques et éphémères, déjà évanouis, juste immortalisés par une photo…

mardi 8 décembre 2009

Les mots ont la vie dure !

Qui a lu « 99 mots et expressions à foutre à la poubelle ? » de Jean-Loup Chiflet ?
J’ai entendu cet auteur s’exprimer sur les ondes un dimanche matin alors même que je venais de pester, quelques minutes plus tôt, à l’écoute d’un énième « au jour d’aujourd’hui ».
Comme nous aimons les redondances et autres pléonasmes ! Comme nous nous gargarisons de formules creuses, inutiles voire pédantes ! Pourquoi cet étalage ? Pourquoi cette hypertrophie langagière ? Pour en mettre plein la vue, pour épater la galerie… Pour faire prendre l’air à quelques expressions blotties au fond de notre besace… dont nous avons parfois perdu le sens originel…
Car les pléonasmes ne sont pas les seuls parasites : certains mots, qui n’ont rien demandé, sont malmenés, torturés à qui mieux mieux, pendant un temps. Victimes de la mode, ils surgissent soudain, sans crier gare, et sont exhibés à tout bout de champ, d’abord par tous ceux qui peuvent se faire entendre – journalistes, politiques, artistes, etc. – puis par tous les autres. Ces mots connaissent la gloire pendant quelques mois, puis s’évaporent doucement. Ils savent qu’ils réapparaîtront un jour ou l’autre, la mode étant un éternel recommencement…
Ainsi, combien de « et en même temps » avons-nous dû subir ? Et de « comme vous le savez » ? Sans compter les « improbables » associations de couleurs, les « improbables » retours de célébrités jetées aux oubliettes, les « improbables » rumeurs autour de tel ou tel sportif…
Ces mots et ces expressions ont la vie dure : leur signification change, amorce des virages plus ou moins bien négociés. La locution « et en même temps » était avant tout une affaire… de temps ! D’abord expression de la simultanéité, elle a bifurqué depuis vers celle de l’opposition. Lorsque nous disons d’un collègue qu’il « est sympa et en même temps, un peu lèche-botte », nous évitons soigneusement le « mais » ou le « cependant ». Sans doute n’osons-nous plus trancher. Sans doute parler franchement est-il un défi difficile à relever…
Quoi qu’il en soit, nos pauvres mots souffrent. Ils me font pitié parfois, j’ai de la peine quand ils sont rudoyés MAIS ils sont vivants ! Au fond, n’est-ce pas là l’important ?