vendredi 27 février 2009

Je vais mordre !



On écrit à condition d’avoir quelque chose à raconter. Or j’ai moult choses à raconter. Donc… je ne raconte rien ! Je dois être fâchée avec les syllogismes…
Mais que se passe-t-il donc ? Subirais-je une sorte de dégoût des mots ? Je ne le crois pas. Je suis même persuadée que ça va mieux en le disant. Pourquoi diable n’arrivé-je point à les sortir, à leur faire prendre l’air ? Parce que moi aussi, j’en ai besoin, d’un bon bol d’air ! Avec ou sans mot à promener en laisse ! J’ai une envie impérieuse de purifier mes pensées qui tricotent à l’envi et de crier à pleins poumons. Et si je dérange, tant mieux !
Car pour l’heure, c’est moi qui suis agacée. Je sens sourdre en mon for intérieur une colère sur laquelle j’ai encore de l’ascendant. Mais jusqu’à quand ?
Alors, comme dirait un ami, salsifis ! Je voudrais… ou plutôt, je veux : faisons fi du conditionnel et réservons le meilleur accueil à l’indicatif ! Je veux, disais-je, que toi qui penses à ma place, tu te taises. Je veux que toi, qui juges ma famille en deux temps trois mouvements – plus fort que le speed dating – tu cesses de venir me faire part, d’un air entendu, de tes fines conclusions. Je veux que toi, qui n’as que le mot « profit » à la bouche, tu élargisses ton vocabulaire. À coup sûr, le brave Robert saura te dépanner… Je veux aussi que tu te souviennes que toute peine mérite salaire…
Et puis je veux retrouver mon sens de l’humour qui s’étiole quelque peu, donner la vie à mes projets, t’aider à réaliser les tiens, renouer avec la confiance comme avec un vieil ami, je veux de l’air, je veux respirer ! Je veux donner un coup de balai à la morosité ambiante, cette prison dans laquelle nous nous enfermons et nous laissons enfermer. Il est grand temps de faire le ménage, le printemps se profile à l’horizon…

Tiens ! un rayon de soleil vient délicatement caresser ma joue… Un peu de douceur dans un monde… je te laisse finir, lecteur ! Une invitation au voyage ? à une courte balade, juste histoire de s’oxygéner ? Je crois bien que je vais me laisser tenter…

dimanche 8 février 2009

Neige


Neige de solitude

La mer frappe à la terre

C'est de la magie.


Haïku écrit par un enfant de huit ans

samedi 7 février 2009

Plouf !

Les lignes dansent devant mes yeux fatigués, les mots flottent sur les lignes, telles des notes de musique qui n’oseraient se poser franchement et sautilleraient, comme pour me narguer. Je ne sais plus ce que lis, je ne comprends plus rien. Du reste, y a-t-il quelque chose à comprendre ? Je deviens ironique, ce qui ne présage rien de bon pour la suite des événements.
Je réprime une irrésistible envie de bâiller, que j’attribue hélas davantage à un ennui certain qu’à une quelconque fatigue. Je me résous à poser mon stylo rouge, mon ignoble stylo-couperet, je me lève et descends me verser à boire. Tandis que l’eau salvatrice coule délicieusement dans mon gosier, je jette un œil par la fenêtre et là, un charmant spectacle s’offre soudain à moi.
Au fond du jardin, dans un beau bassin parfaitement naturel – nul besoin d’investir dans une piscine hors de prix – se trémoussent et s’ébrouent joyeusement une bonne dizaine de pigeons ventrus. Cette baignoire improvisée est à leur goût et je les sens vraiment heureux de se vautrer à l’envi dans l’eau croupissante. Certains s’aventurent avec la plus grande prudence, d’autres plongent la tête la première, d’autres encore me donnent l’impression de sécher leurs plumes une à une. Deux pies, l’air mauvais, se posent à proximité de la piscine, échangent des regards complices, scrutent les baigneurs qui les ignorent superbement, puis s’éloignent avec leur crasse, sous l’œil indifférent des pigeons. La baignade de ces volatiles pansus et affables dure encore quelques minutes, durant lesquelles je n’ose bouger de peur de les effrayer. Et tout à coup – Dieu sait ce qui peut traverser la cervelle de ces oiseaux – ils décollent, malhabiles, encore lourds de l’eau mêlée à leur plumage, pour aller se poser dans le jardin d’à côté.
Amusée par ce spectacle bucolique mais bien vite rattrapée par le devoir – je ne sais pourquoi ce terme, avec toutes ses acceptions, me répugne tant ! – à mon tour, je prends mon essor vers le bureau, avec l’espoir cette fois-ci de lire une prose intéressante !