lundi 17 janvier 2011

On a les rêves de son milieu...



Propos entendus ce matin : « on a les rêves de son milieu ».
Cette phrase, tenue par une femme investie dans la défense du « peuple », des « petites gens », me dérange énormément. Comment peut-on affirmer avec autant d’aplomb que l’origine sociale d’un individu le conditionne à rêver de la manière propre à son milieu (si elle existe !) ? Pourquoi un fils d’ouvrier devrait-il se contenter des rêves de ses parents ou de ses aïeux ? Pourquoi un gamin issu d’une famille plus aisée devrait-il forcément rêver plus grand, plus haut, plus cher, que le précédent ? Le rêve est liberté ou cauchemar, folie ou douceur, chimère ou idéal, souffle créateur ou fantasme… Il appartient à tout le monde, il n’a pas de sexe, de couleur, d’âge ni de milieu. On le réalise un jour ou jamais. Peu importe ! « On a les rêves de son milieu » : décidément, je trouve cette formule lapidaire navrante et désespérante à souhait. Cette manie de vouloir faire entrer les gens dans des cases, de les classer pour mieux les disséquer, ne peut ni ne doit atteindre les rêves. Chacun, d’où qu’il vienne, rêve ce qu’il veut. Moi, je rêve, demain matin, en écoutant les infos, de déjeuner en paix !

2 commentaires:

Phèdrienne a dit…

C'est pourtant révélateur d'un esprit clanique très présent dans notre société et qui classifie les gens en fonction de leur origine. le jour où les gens comprendront qu'ils n'ont pas à être prisonniers de leur naissance sera un grand jour !!!!

Laurence a dit…

Nous sommes d'accord !

Et bonne journée !

Laurence