jeudi 27 mars 2008

Dans le couple, la communication est essentielle…

Nous vivons une époque formidable, où la communication règne en maître-mot.
Communication écrite, verbale, gestuelle… Nous utilisons des outils-joujoux tous plus performants et plus « efficaces » les uns que les autres (l’efficacité étant aussi cuisinée à toutes les sauces) : des appareils multifonctionnels nommés plus couramment « téléphones », des ordinateurs pourvus de messageries électroniques, des fax…
L’individu bizarroïde du vingt et unième siècle, qui, on ne sait pour quelle raison, ne s’est pas encore doté du merveilleux outil informatique, a toujours le loisir de saisir sa bonne vieille plume et de noircir sa feuille de papier vélin.
Le quidam rétif qui, en plus d’être réfractaire aux nouvelles technologies, n’a pas la plume facile, peut encore communiquer avec sa voix, son corps, la langue des signes…
Même le poupon qui ne gazouille pas encore parvient à se faire comprendre et à exprimer clairement ses émotions…
Même les dignes représentants de la gent animale, avec les moyens du bord, communiquent entre eux…
Communiquer, c’est entrer en relation avec quelqu’un, c’est transmettre un message avec l’outil de son choix. Communiquer, c’est donc écrire, voir, entendre, parler, chanter, bouger, danser, mimer, toucher… ; c’est se dévoiler, se trahir parfois…
Alors, quand je tombe ce matin sur un article qui débute par ces mots « dans le couple, la communication est essentielle » et que simultanément, j’apprends qu’un homme d’aujourd’hui, baignant dans une « ère communicante » et vivant aux côtés de sa femme, en a ignoré la grossesse pendant neuf mois, je suis dubitative.
Le déni de grossesse, phénomène méconnu, existerait bel et bien et pourrait avoir des conséquences tragiques. Effectivement. Mais au-delà des tentatives d’explications scientifiques et psychologiques, force est de reconnaître qu’un fait divers de ce type ternit singulièrement la réputation de la Communication…

2 commentaires:

Phèdrienne a dit…

Bonjour Laurence
Pourtant le message n’est pas si simple ; On écoute et on se tend vers l’autre, dans un effort d’altérite, de sens. Pourtant est –ce qu’on oublie vraiment un instant de s’écouter aussi soi- même ? Est-on capable de faire le vide de soi pour écouter et comprendre l’autre ? Est-on capable de ne pas l’entendre au travers de son propre prisme intérieur, en faisant en quelque sorte une traduction toujours malhabile ? Même les pleurs d’un nourrisson ne sont pas toujours interprétables, malgré le cordon qui nous lie a eux; Alors que dire du reste ? Quand au déni de grossesse, il peut tromper les médecins eux- mêmes c’est un processus psychologique tres complexe ou la femme restée enfant se refuse à s’incarner dans un corps de femme dans ce qu’il y a de plus abouti au monde, donner la vie…cela touche souvent des femmes tres jeunes, tombées en enceinte par accident.
Amicalement.

Laurence a dit…

Ton analyse est très juste, Phèdre. Communiquer est un acte essentiel, mais ô combien complexe, nous le savons bien toutes les deux.
Ce que je voulais juste souligner, c'est l'incohérence du monde dans lequel nous vivons, et en particulier le galvaudage dont est "victime" la communication et la confusion qui règne autour d'elle : d'un côté, la place de choix réservée aux outils de communication, outils sophistiqués certes mais qui restent des instruments, et de l'autre, l'acte de communication lui-même dans toute sa complexité.
C'est un sujet grave qui m'a fait réagir, un infanticide lié à un déni de grossesse. J'aurais pu évoquer un sujet plus léger, mais que veux-tu, c'est celui-là qui m'a donné l'envie d'écrire...
Amicalement
Laurence