jeudi 14 octobre 2010

Lire et écrire, une évidence !

Je déserte mon blog depuis quelque temps déjà. Pas envie d'écrire... mais de me souvenir, ça oui.
Je préfère lire, écouter, regarder. Je me nourris des sentiments des autres, de leurs mots. Mais ces mots parfois m'écoeurent, me donnent la nausée. Trop impudiques, trop crus, trop chargés, trop complexes, ils me dérangent. Pourtant, j'aime l'idée qu'on puisse jongler à l'envi avec eux. Mais de là à leur faire dire n'importe quoi, à les travailler, les torturer jusqu'à ce qu'ils vous reviennent dans la figure comme un boomerang... Je n'arrive plus à les recevoir, à les digérer.
Que se passe-t-il donc ? Je me demande pourquoi ce ras-le-bol, pourquoi ce rejet des mots "savants" d'autrui dont pourtant je me délecte en temps "normal". Difficile de l'expliquer. Peut-être que le contact avec des hommes privés de mots, privés de lecture et d'écriture depuis toujours me remue plus que je ne l'aurais cru...
C'est tellement évident de savoir lire et écrire aujourd'hui, là, en France ! C'est tellement inconcevable, une vie remplie de points d'interrogation, d'incompréhension ! Ma vie, qu'aurait-elle été sans les mots ? Ceux que je lis, que j'entends, dont je me nourris ? Je n'en sais rien. Je ne sais pas répondre à mes propres questions. Je me dis seulement que je vais les aider, ces hommes-là, avec mes maigres moyens, à voir leur vie un peu autrement. Grâce à des mots simples, des mots de chaque jour, des mots tellement légers, tellement courants qu'on n'y prête pas attention. Des mots qui réchauffent, qui donnent du courage, qui permettent d'avoir une conversation avec ses collègues, avec ses enfants... Heureusement que l'amour s'exprime avec autre chose que des mots... Heureusement...

2 commentaires:

Phèdrienne a dit…

Bonjour Laurence
A te lire, je pense surtout que tu as besoin d'un grand manteau de sincérité sur ces mots souvent dépossédés de fond, je me trompe ?
Amitiés
Colette

Laurence a dit…

Tu ne te trompes pas , chère Colette !
La sincérité ne crève pas l'écran en ce moment... en tout cas, c'est ce que je ressens, à tort ou à raison.
Avec des adultes (plus âgés que moi) qui ne savent ni lire ni écrire, nous partageons des mots simples, "pleins", justes, des mots dont, pour ma part, je retrouve parfois le sens originel. Grâce à eux.
Comme je l'explique, ça me remue et en même temps, j'en ai besoin...

Merci de ton passage, Colette, et bon dimanche

Laurence